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" Il y a des gens qui ne savent pas perdre leur temps tout seuls : ils sont le fléau des gens occupés. " (L. de Bonnard)4-2-2000
Le jeune que j'entraînais depuis 2 semaines vient d'être remercié de ses services, évidemment à son grand désarroi (et au mien). Pas assez rapide, incapable de maintenir une vitesse constante. Encore une fois j'aurai à ré-expliquer les mêmes satanées instructions à ce qui risque d'être une série de candidats potentiels jusqu'à ce je sorte le bon numéro. D'après l'avis même du directeur des opérations qui fait la réflexion « On en passera 10 s'il le faut jusqu'à ce qu'on soit satisfait. »
Ça me fait une belle jambe ça, ce n'est pas lui qui a à se taper l'endoctrinement des recrues. Moi qui considérais prendre une de mes semaines de vacances-bonis à la fin du mois de Février, j'en suis pour mes frais. Je n'ai jamais le temps en 2 semaines de former un remplaçant efficace et ce même s'il est doué.
Comme prévu H. commence à avoir maille à partir avec D., celle qui se considère, à tort, comme sa partenaire. Fichu caractère, imbue d'une autorité qu'elle ne possède pas, elle tente d'en imposer aux autres filles de la chaîne de production. Mais H. a tôt fait de la contredire ce qui emmène des frictions. D. tente même de m'avoir dans son camps en me demandant de taire à H. quelques idées folichonnes dont elle me fait part pour améliorer la cadence.
Est-elle naïve à ce point? Où me croit-elle naïf et pense sincèrement que je ne dirai rien à H.?
D'ailleurs ce matin H. me prends à part et me demande conseil sur ce que je pense qu'elle devrait faire à propos des manigances de D. Comme j'ai en horreur les dissensions entre les filles de l'équipe je me dois de raconter cet épisode à H. qui réagit:
- « Ça me tente de lui dire à D. que moi et Daniel on se dit tout quand il me reconduit en auto. On se dit tout parce qu'il est mon ami. Comme ça elle aura l'air folle de vouloir faire des cachotteries dans mon dos. »
Et Vlan!!
Hélas!!! Au fil des ans, les gens passent, les noms changent mais les situations de conflits restent les mêmes. Qu'est-ce qu'on y peut? Quand on place ensemble des gens qui se côtoient plus de 9 heures par jours dans un espace restreint, et ce même si l'entrepôt est vaste, il arrive à coup sûr des frictions. Et comme le boulot doit se faire le plus efficacement possible il s'instaure alors des jeux de coulisses, des cliques qui se forment et se déforment au gré des inimitiés, ce qui donne une apparence de fluidité et d'équilibre instable sur la chaîne de montage des commandes.
Mais trouvez-moi quelque usine, bureau ou industrie où ça ne se produit pas.
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