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"L'objet de la philosophie, c'est de partir d'une chose si simple que ça ne vaut pas la peine d'en parler et d'arriver à une chose si compliquée que personne n'y comprend plus rien." ( Bertrand Russel )27-10-2000
Vers la fin de la conversation téléphonique qu'H. a eue l'autre jour avec une ex à son chum, celle-ci lui a dit que le simple fait qu'elle soit tombée sur elle au lieu de son chum était plus que le fruit du hasard, une coïncidence provoquée par le destin.
« C'est étrange, ais je fais, qu'elle a employé le mot de coïncidence, c'est comme si elle avait lu "La prophétie des Andes" de James Redfield. Pour lui, les signes avant-coureurs d'une révolution spirituelle au niveau mondial prenaient leurs sources dans le dévoilement de neuf prophéties dont une des premières était qu'il y aurait une perception plus accrue de la part des humains des coïncidences entourant leur vie. Qu'ils devraient leur porter une attention particulière. »
Or, ce midi, elle me rejoint seule dans la cuisinette de la cafétéria et me dit:
« Tu sais quand tu m'as parlé de "La prophétie des Andes" où il est question de coïncidences, il s'est trouvé que dans la soirée d'hier avec le groupe de femmes, après qu'on m'ait fait un compte rendu des rencontres précédentes, la fille a commencée à parler de ce livre et des "prophéties" qu'il contient. J 'ai été pas mal étonnée, c'est alors que je lui ai parlé de l'anecdote que tu m'avais conté où un copain de chat t'avais parlé en privé de ce livre comme justement tu étais en train de le lire!! Ça a tout l'air que leurs petites rencontres tournent autour des enseignements contenus dans ce livre.. »
« Ouais! Je t'avais dis aussi que ça nous avait renversé lui et moi mais que finalement ça ne c'est borné qu'à cet épisode. Il ne s'est rien passé de "merveilleux" ou d'extraordinaire par la suite dans notre cas. »
« Si ça devient trop ésotérique moi je débarque... »
Je n'ai pas insisté pour savoir qu'est-ce qui c'était passé d'intéressant au cours de sa soirée avec ces gens. Elle m'en reparlera plus tard je suppose.
Malgré l'agrandissement, au fil des ans, de la surface de l'entrepôt où je travaille on commence sérieusement à manquer de place. Il est certain qu'à chaque année le dernier trimestre nous voit innondé de nouveaux arrivages, soit pour la rentrée littéraire soit pour la période des Fêtes qui suit.
Depuis que l'on a signé, il y a trois ans, le contrat de distribution de la grosse machine à éditions qu'est Hachette, la diminution de la surface de travail est inversement proportionnelle aux heures travaillées par tous. Le système de trois quarts de travail connait tellement de ratés que ça emmène des retards dans la séquence réception/déballage/remplissage des commandes et expédition à un point tel que les heures supplémentaires quotidiennes éliminées doivent être quand même prises les fins de semaine.
Mieux encore, on vient d'apprendre qu'après avoir hérité dernièrement de la distribution des Éditions Casterman, dont la collection Tintin en est le fleuron principal, nous avons aussi signé le contrat de distribution pour les Éditions Hurtubise. Le gérant de l'entrepôt est le premier à admettre le manque de place mais il est pris entre l'arbre et l'écorce en ce sens qu'il ne peut tout de même pas dire à ses patrons qu'ils ne peuvent pas signer de nouveaux contrats tant qu'il n'a pas de surface de plancher disponible. On doit lui dire que c'est son problème à lui, pas les leurs. Bel exemple de communication intra-murale quasi absente.
Comme on est habitué à recevoir de la visite de gros bonnets, surtout de France, je n'ai pas été étonné outre mesure cette semaine quand une visite descriptive de l'entreprise a été faite à un groupe qui s'est arrêté à mon poste. Je leur démontre alors en quoi consiste mon travail.
Plus tard j'accroche le gérant:
« Cétait qui ces gens-là? »
« Oh! C'était les gens des éditions Hurtubise, on vient de les signer. »
« Ouch!!...( un peu à la blague je rajoute ) Il va falloir penser à faire une rallonge à l'entrepôt alors... »
« Ouin!!! Pis là on est dans la merde!!! »
Fin de la conversation.
Ça augure bien.
