Journal pour rien dire

" L'opportunité est l'instant précis où l'on doit recevoir ou faire quelque chose. " ( Platon )

14-9-2000

Jusqu'à date la transition entre notre équipe et celle, réduite, qui complète notre journée se fait sans heurts majeurs. Sauf que vers 7 PM hier soir je recois un coup de fil du gérant des opérations, resté sur place et qui se faisait le porte-parole de l'employé à mon poste et qui était tombé sur un problème particulier...enfin...à ses yeux. Réglé cela en deux minutes d'explications.

Ils ont complété vers 11 PM.

À l'intérieur des règles générales à suivre pour l'expédition des colis il va toujours se trouver des cas qui nécessitent des procédures différentes, comme le dit si bien l'expression " les exceptions confirment la règle". Il y en a une ribambelle qui devront être expliquées au fur et à mesure qu'ils se manifesteront et ça peut prendre des semaines avant qu'on en ait fait le tour complet.

Plus tard, en voiture, comme la cassette audio jouait du Tarkan et plus spécialement les deux succès qui l'ont fait connaître ici elle me raconte:

« Quand je suivais mes cours de baladi il y a deux ans la prof, en plus de nous faire pratiquer sur des airs propres au baladi nous avait fait jouer du Tarkan, avant même qu'il ne soit connu. On se demandait nous, les élèves, pourquoi elle nous faisait entendre ce qui avait tout l'air d'être du dance. Ce n'est qu'après quelques semaines que Tarkan s'est retrouvé au palmarès. »

« Tu avais pas repris tes cours après ta première saison de baladi? »

« Non. Je ne pouvais pas parce que c'est à ce moment que j'ai eu un problème avec un os du thorax et qui me faisait souffrir. C'est quand j'ai voulu recommencer mes cours plus tard seulement pour le plaisir que j'ai vu que les prix des cours avaient passablement augmentés. J'ai laissé faire. »

« Sais-tu? S'il y une chose que j'aimerais voir c'est bien de te voir danser du baladi... mais je suppose que ce ne sera pas pour bientôt. » Lui dis-je en la regardant. « Peut-être qui si j'avais plus d'amis et qu'ils voudraient me faire une surprise ils te demanderaient de venir danser à ma fête!! »

« Sourire... »

Elle reprend:

« En parlant de fête les trente ans de la compagnie c'est cette année? »

« Euh? Oui. Fondée en 1970. Tu te souviens du 25-ème au restaurant du Château Champlain en 1995? »

« Ok. Parce que j'espère qu'il y aura de gros cadeaux. J'ai aussi entendu dire que les cadres seront exclus du tirage des gros cadeaux pour ne pas faire comme en 1995 tu sais quand le fils du patron avait gagné un voyage en France. »

« Ouais! Je me rappelle que son père lui avait demandé de remettre son prix pour qu'on puisse le tirer à nouveau... »

« Non! Non! Ce n'est pas ça qui s'est passé. Le fiston n'en voulait pas du voyage parce que à cette époque il se déplaçait régulièrement en France alors. ..»

« Oh!! En fait comme je n'ai jamais cherché à appronfondir la question j'ai toujours pensé que ça c'était produit autrement... Je me souviens surtout que, comme j'avais gagné une télé 20" plus tard dans le tirage, celle que tu as vue dans mon salon, on m'a dit que si je voulais avoir une chance de gagner le voyage il me fallait remettre la télé.

Je n'étais pas le seul dans cette position, tous les gagnants de gros prix avaient la même alternative: Soit garder leurs gains soit le remettre et avoir leurs chance au voyage. Je crois savoir que j'ai été le seul à garder mon prix.

Avant de le remettre j'avais une question à poser. J'ai demandé si avec les billets se greffait un certain montant d'argent, comme argent de poche et quand on m'a dit que non ça m'a fait pencher en faveur de garder la télé parce que justement j'allais partir à la recherche d'une télé neuve à cette époque... »

Je dois rajouter ici que le tirage s'était déroulé ainsi: Chaque employé avait un billet par année d'ancienneté ce qui faisait que, dans mon cas, en 1995, j'avais 20 billets dans le "chapeau". Donc, en déclarant forfait au deuxième tirage et mes billets étant retirés il y avait plus de chance pour les autres employés.

Gagnant du voyage? ... H.

« Je pense que je vais y aller au party cette année. »

Elle qui ne s'y était pas pointée l'an dernier.

À un certain moment lors du retour ce soir H. se retourne vers moi et, l'air un peu gênée:

« Daniel?... Je ne veux pas paraître, euh!... Je ne sais pas comment on dit ça... une opportuniste mais j'aurais quelque chose à te demander pour demain. »

« Ben! Tu pouvais me le demander demain... »

« Non Non je préfère le faire aujourd'hui... »

« Vas-y! Shoot!! »

« Voilà comme je dois garder ma nièce et ma cousine en fin de semaine j'aimerais, si ça ne te dérange pas trop, qu'en partant de la job on s'arrête chez ma tante pour aller chercher la première ensuite on s'arrêterait au vidéo-club pour me chercher des films pour enfants et finalement on va chercher ma nièce chez ma soeur... »

« Ben oui je peux te faire ça... pas de problème! »

Comme soulagée:

« Ohhhh! Merci!!!! Parce que je me disais que tu avais sûrement autres choses à faire...»

« Mais non! Tu sais, après tout ce temps à te conter ma vie tu devrais savoir que j'ai passablement de temps de libre en main. »

« Hi! Hi! Hi! »

« De plus je ne trouve pas que ta demande était de l'opportunisme. Je dirais même que, selon ta définition, si tu as encore envie d'être "opportuniste" en d'autres occasions n'hésite pas. »