Journal pour rien dire

" Examinez bien vos paroles et vous trouverez que lors même que vous n'avez aucun motif d'être faux, il est très difficile de dire l'exacte vérité. " ( G.Eliot )

12-10-1999

Ça y est! Elle sait maintenant que j'écris un journal personnel. Je lui parlais de l'émission Branché de Radio-Canada où, dans un reportage sur les journaux intimes publiés sur le Web, apparaissait discrètement un copain internaute. Elle me demande pourquoi mettre des choses personnelles à la vue de tous sur le Net :

- « Tsé, si quelqu'un écris genre ses phantasmes sur un gars ou une fille et qu'il(elle) vienne à l'apprendre par la suite ça devrait être gênant pour la personne?... Y'a des choses qui devraient rester secrètes et ne pas être montrées à personne. Qu'est-ce que les amis penseraient de lui? »

- « Pendant qu'on est dans le sujet, je t'ai déjà dis que je me suis mis à écrire mais je ne t'ai jamais dis que c'était un journal personnel... J'y mets mon quotidien, des pensées ou opinions sur ce qui me touche ou m'entoure... Et vu que mon quotidien se situe surtout au travail j'en parle souvent... De même que ce qui m'arrive après le boulot. Autrement dit je te mentionne souvent... »

- « ... »

- « Comme la fois où G. te faisait chier et que je t'ai vu pleurer pendant la pause de l'après-midi. Cette scène-là m'a beaucoup marquée... Moi, quand un gars fait pleurer une fille, qu'importe la raison, ça me fait toujours rager... »

- « ... »

- « Autre exemple les conversations que l'on tient ici, en voiture. »

- « As-tu écris sur ce qui s'est dit sur les drogues l'autre jour? »

- «Oui et aussi sur le fait que cette conversation-là n'était pas terminée.»

- « Ouais! »

- « À d'autres occasions j'ai fais des commentaires sur la guerre au Kosovo et son absurdité ou bien au moment du 1-er anniversaire de l'attentat à la voiture piégée dans une petite ville en Irlande, avec une photo montrant la voiture en question quelques secondes avant qu'elle n'explose et près de laquelle se trouvait un père et son fils qui assurément sont morts sur le coup.

Après quelques secondes de silence une idée me vient :

- « Que dirais-tu si je t'imprimais quelques pages du journal pour te donner une idée de ce que j'écris? »

- « Ben, je ne sais pas... »

- « Ne te sens pas gênée par le fait que ce soit des pensées privées parce que si je t'offre d'en lire des extraits c'est que je suis moi-même très à l'aise avec l'idée...Tu serais étonnée de ce que tu pourrais y trouver... C'est aussi parce que je te considère comme une personne proche sinon je ne te l'aurais pas offert... »

Silence...

- « Je ne suis pas dans le "mood" pour lire ce genre de choses pour l'instant...»

Voilà...le chat est sorti du sac. Je ne crois pas avoir été malhonnête en ne lui avouant pas le fait que ledit journal est monté sur le Web. Elle ne me l'a pas demandé donc je ne me suis pas offert pour le lui dire.

En espérant que je ne l'aie pas trop effarouchée quand je lui ai dis que je la voyait comme une proche.