Les tribulations d'un Canadien au Japon...
par Sylvain St-Pierre

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Je voulais expédier le message qui suit de la maison, juste avant de partir, mais j'ai alors rencontré mon premier problème informatique.  Une erreur de frappe dans ma liste des destinataires empêchait le serveur de l'accepter et je n'avais vraiment pas le temps de corriger.  Je l'ai donc enregistré, avec l'intention de l'expédier du Japon.


kayobi, ni sen shichi, hachi gatsu, ni ju hachi

Mardi 28 août 2007 - De Montréal à Yokohama

Voilà. Au moment où j'écris ces lignes, mon taxi devrait arriver dans quelques minutes pour m'amener à l'aéroport. Je serais un fieffé menteur si je disais que je ne suis pas un tout petit peu excité!

J'ai révisé ma liste plutôt deux fois qu'une et il ne me manque rien. Passeport, billets, dollars, yens, vêtements, articles de toilette, cartes de visite avec mon nom en caractères katakana, tout y est. J'ai aussi pris le soin de faire confirmer toutes mes réservations. Ce n'est pas une vaine précaution : mon hôtel de Kyoto n'avait aucune trace de mon nom quand j'ai vérifié il y a six semaines, bien que le paiement ait été fait d'avance! Heureusement, tout est arrangé maintenant. Je pourrais peut-être me débrouiller pour trouver quelque chose sur place en cas de pépin, mais je préfère ne pas tenter l'expérience à la dernière minute, à l'autre bout du monde de chez moi.

Avec une destination si lointaine, cela promet d'être long. Si je respecte mon horaire, j'en ai pour 21 heures de trajet avant de pouvoir m'effondrer dans mon lit à Yokohama. Vivement la téléportation!

J'essaierai d'envoyer des mises à jour aussi souvent que possible, mais comme j'ignore avec quelle facilité je pourrai trouver des accès Internet sur ma route, je ne sais pas à quelle fréquence ce sera exactement. Il est très possible que je doive accumuler les messages et en envoyer plusieurs à la fois. La composition ne devrait pas causer de problème car j'ai un excellent Palm Pilot qui me permettra de taper le texte dans mes moments libres, alors que les évènements seront encore frais dans ma mémoire.

Je vais également faire mon possible pour vous envoyer quelques photos. J'ai chargé un programme de gestion d'images sur ma clé USB, ce qui devrait me permettre de configurer les prises de vue de ma caméra numérique à des dimensions acceptables. Je ne suis cependant pas absolument certain qu'il fonctionnera sur les ordinateurs que j'utiliserai, et je ne veux pas surcharger vos boîtes de courrier.

Ce journal de bord étant envoyé à de nombreuses personnes, il sera nécessairement quelque peu générique. Il est aussi bilingue, car il est plus facile de procéder ainsi que d'envoyer des versions distinctes selon la langue parlée par chacun. J'ai discuté de certains détails de ce voyage avec quelques-uns d'entre vous, et il se peut que vous en sachiez déjà beaucoup sur ce pays. Certains peuvent même déjà y être allé - peut-être plus d'une fois - et je sais que des destinataires seront là au moins en partie en même temps que moi. Je vous demande d'être compréhensifs si je cite ce qui est pour vous évidence, car les autres n'ont pas la même chance que nous!

Sayonara donc, et à bientôt.

Sylvain St-Pierre

P.S. Si vous désirez me contacter durant ce voyage, n'oubliez pas d'utiliser l'adresse de courriel sylvst@total.net plutôt que la fonction "réponse", car j'utiliserai probablement plusieurs terminaux différents.

 

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J'ai rapidement trouvé des accès Internet à Yokohama. Il y a un peu partout des terminaux qui ne coûtent que 100 yens (moins d'un dollar) pour dix minutes. Second problème: ils sont principalement conçus pour la consultation et ne sont pas équipés de ports USB. Bon, pas de photos, mais ce n'est pas la fin du monde. Troisième problème: ils n'ont pas non plus de logiciel de courriel. Qu'à cela ne tienne, me dis-je, je passerai directement par le site de mon serveur. Catastrophe: le protocole de sécurité de mon serveur refuse obstinément d'accepter mes message! Il doit y avoir quelque chose de particulier dans le formatage de ces terminaux japonais. Je peux lire les courriels qui me sont envoyés, mais impossible d'en expédier. Voilà, vous savez maintenant pourquoi vous n'avez pas eu de mes nouvelles durant mon voyage. J'espère que vous ne vous êtes pas trop inquiétés.

 

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Mercredi 29 août 2007 - Bons baisers du Japon

 

Oaiyo gozaimasu!

Vous vous êtes sûrement rendu compte maintenant que la première ligne de ce message est la date, en japonais (du moins je pense que c'est la date...). Leur système est assez logique, du moins en partie. Par exemple, "hachi gatsu" se traduit littéralement par "huitième mois", c'est à dire août. Les jours, par contre, se décomptent en utilisant des mots chinois, ce qui est un peu mélangeant!

Le vol s'est déroulé sans anicroches. C'est juste terriblement long. Les procédures d'embarquement ont été remarquablement simples; on ne m'a pas fouillé et je n'ai même pas eu à enlever mes souliers. Il faut dire que je ne suis pas passé par les Etats-Unis.

Je sais que nous aimons dénigrer nos institutions nationales et glorifier celles des autres, mais mon voyage sur Air Canada s'est bien passé. J'ai eu droit à un beau Boeing 777-300 flambant neuf, entré en service il y a à peine trois mois. Vous devriez voir les fauteuils qu'ils ont en classe Affaire, ce sont pratiquement des lits.

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La classe Economique n'est pas si mal non plus, avec un téléviseur pour chaque siège et 80 heures de vidéo programmable individuellement. Le système est toutefois fragile, et s'enraye facilement. L'aspect le plus curieux du voyage est que l'avion avance à presque la même vitesse que la rotation de la Terre, on a donc l'impression que le soleil fait du sur-place. C'est un après-midi qui ne finit pas!

 

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Le transfert entre l'aéroport et l'hôtel s'est également bien passé. J'ai pris le train entre Narita et Yokohama, et un taxi entre la gare et l'hôtel. Je m'étais préparé des cartes avec l'adresse en japonais et un plan, mais mon "Sakuragicho Washington hoteru, onegai shimasu" que j'avais appris par coeur a été suffisant pour m'amener à bon port, qui n'était d'ailleurs pas très loin. Il pleuvait aussi à boire debout, et j'aurais été fou d'essayer les transports publics par un temps pareil et avec une énorme valise.

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Comme je m'y attendais, ma chambre d'hôtel est très petite. Mais c'est la norme ici pour un "simple" et tout est très propre. La salle de bain est particulièrement intéressante, car les Japonais sont très sérieux là-dessus.

L'endroit est extrêmement bien situé, à quelques minutes du lieu où se tient le congrès auquel je suis venu assister et de l'autre côté de la rue de la gare. Le métro est à une rue d'ici, de même que le bureau de poste, et c'est plein de boutiques et de restaurants.

J'ai pris un repas léger avec d'autres membres du congrès avant de me coucher, et j'ai encore essayé mon japonais. La serveuse ne m'a pas giflé et c'était très bon. La nourriture, je veux dire.

Pour ceux qui se poseraient la question, non, je ne parle pas japonais couramment. C'est une langue difficile pour un Occidental, avec une grammaire très différente de ce à quoi nous sommes habitués. Mais au cours des derniers mois, je me suis efforcé d'apprendre quelques mots et expressions utiles pour un kankokyaku (touriste). Des choses comme comment demander son chemin, commander dans un restaurant et où sont les otearai (toilettes) S.V.P.. La politesse la plus élémentaire est toujours appréciée n'importe où, et encore plus ici.

Heureusement, la prononciation n'est pas un problème, car ce langage ne comporte aucun son difficile pour quelqu'un qui parle déjà le français et/ou l'anglais. Par contre, cela n'est pas vrai dans les deux sens, et bien que les gens à qui je me suis adressé jusqu'à maintenant parlent mieux l'anglais que je ne saurai jamais maîtriser le japonais, il me faut souvent porter une grande attention pour les comprendre.

J'ai parfois eu des résultats curieux: les Japonais sont tellement surpris quand ils entendent un étranger prononcer plus de trois mots de suite dans leur langue qu'il s'imaginent avoir affaire à un phénomène polyglotte. Ils se lancent alors dans de longues tirades dont je ne comprends, si je suis chanceux, qu'un mot ou deux...

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Jeudi 30 août 2007 - Premières impressions de Yokohama

 

J'ai très bien dormis mais, encore sous le coup du décalage horaire, j'ai décidé d'y aller doucement aujourd'hui et de limiter mon exploration aux environs immédiats. Il y a un kiosque d'information touristique, avec des préposés qui parlent anglais, juste à côté.

L'accès au centre de congrès est encore plus facile que je pensais. Ce n'est qu'à un kilomètre de mon hôtel et la majeure partie du trajet se fait à l'intérieur ou par des passages couverts. Une petite marche de dix ou quinze minutes. Il faut juste se frayer un passage parmis les milliers d'employés de bureau qui se rendent au travail. Ils sont toutefois bien ordonnés et il n'y a pas de bousculade.

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Ce faisant, je suis passé par le Landmark Tower, l'immeuble le plus haut du Japon. Avec ses 70 étages et 296 mètres il n'est pas terriblement haut, mais dans un pays où les tremblements de terre sont fréquents, c'est sans doute plus sage. Détail curieux : il semblerait que sa structure soit basée sur celle des pagodes de Nara, qui ont résistées à plusieurs siècles de secousses sans s'effondrer.

Au pied de cette tour, on trouve également le Nippon Maru, un célèbre voilier ancien qui a vraiment très belle apparence. Les voiles en sont déployées dix fois par année par des volontaires, et ce doit vraiment être quelque chose de spécial à voir. J'ai également fait un peu de magasinage. Les Japonais sont d'avides consommateurs et les boutiques sont très bien garnies. Les magasins à rayon, en particulier, offrent un vaste choix.   L'obséquiosité des vendeurs surprend vraiment au début; ces gens-là s'inclinent vraiment pour un rien.

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Dans l'ensemble, les marchandises ressemblent plus ou moins à ce que l'on peut trouver chez nous, mais il y a des différences notables. Surtout dans le domaine des instruments de cuisine, dont certains sont très étranges. Saviez-vous qu'il y a des râpes en peau de requin?

Les prix semblent astronomiques au premier coup d'oeil, jusqu'à ce qu'on se rappelle qu'ils sont en yens.

Aux dernières nouvelles, cette monnaie cotait à environ $0.009 canadiens, ce qui est très avantageux. Je divise toujours par cent pour avoir un estimé rapide.

Les magasins d'alimentation sont fascinants, en grande partie parce que dans bien des cas il me faut deviner la nature des produits. Les boissons, en particulier, attirent l'attention. Les boîtes ont souvent des sous-titres en anglais et j'ai été en mesure d'identifier des breuvages à base de jus de jeunes noix de coco, de lychee, de graines de basilic, d'aloe vera et de gelée d'herbe (?!). Une boisson qui semble très populaire ici se nomme Pocari Sweat (sueur de pocari), et je préfère ne pas trop me poser de questions sur sa composition. (En fait, il s'agit d'une boisson pour sportifs, semblable au Gatorade. "pocari" veut dire "comme un nuage flottant dans le ciel" en japonais.)

Pour les gens pressés, il y a également un nombre incroyable de choses que l'on peut se procurer dans des distributrices automatiques. Principalement des boissons (ce qui est bien pratique pour les visiteurs assoiffés), mais aussi des téléphones cellulaires, de la bière, des homards vivants et des - euh - jouets pour adultes.

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Il y a également des rumeurs persistantes qui veulent que les fétichistes puissent se procurer des dessous féminins usagés de cette manière, mais c'est semble-t-il illégal.

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Je me suis joints à deux amis de Toronto, et nous avons visité le Raumen Museum, un musée consacré à la nouille instantannée. C'est un met très populaire ici, introduit juste après la Seconde Guerre Mondiale. L'endroit reproduit un quartier de Tokyo à cette époque, et c'est très réaliste. Même la crasse qui était prévalente dans les années '50s a été fidèlement reproduite, mais elle est factice et l'endroit est en fait immaculé.

J'ai jeté un petit coup d'oeil à la télévision, histoire de me tenir informé et ayant entendu dire qu'il y avait des programmes assez bizarres à la télé japonaise. C'est vrai que çà surprend un peu, même en tenant compte du language. Mais en y regardant bien, ce n'est pas si étrange.


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Vendredi 31 août 2007 - Un saut à Tokyo

Un petit groupe d'amis et moi-même avons décidés de visiter la capitale aujourd'hui. Aller à Tokyo à partir de mon hôtel est extraordinairement facile. La gare est de l'autre côté de la rue et la signalisation est bilingue, avec un train toutes les cinq minutes qui vous amène à Tokyo Station en une demi-heure pour l'équivalent de moins de $5.00 en monnaie canadienne.

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De là, vous êtes en plein milieu de tout et pouvez vous rendre pratiquement n'importe où en ville en train ou en métro. Le réseau de transports publics est immense mais très facile à utiliser pour les étrangers. Il faut toutefois ne pas être distrait et porter une grande attention aux enseignes.

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J'avais établis un plan ambitieux pour la journée, qui incluait la visite de Tokyo Station, des Jardins Impériaux, de Ginza, de Shinjuku, du magasin de manga Mandarake et de Akihabara, le fameux quartier de l'électronique.

Une amie d'un des membres de notre groupe, qui vit à Tokyo, s'est offerte pour nous guider et nous n'avons finalement visité que Akihabara. De fonds en comble, certe, mais au pas de course.

C'est plein de magasins grands comme ma main où l'on trouve tous les gadgets possibles et imaginables. Les prix ne sont pas si intéressants comparés à ceux de chez nous, mais par contre il y a moultes bidules qu'on ne trouve probablement nulle part ailleurs.

Mon favoris est la chemise avec ventilateur intégré, pour rafraichir en été.  Mais le combiné mini-caméra et moniteur vidéo, qui permet de se regarder dans les oreilles pour les nettoyer, n'est pas loin derrière... Certains téléphones cellulaires et minuscules téléviseurs portatifs pourraient sembler tentants au premier abord, mais les systèmes de diffusion japonais ne sont compatibles avec aucun autre au monde et ces appareils seraient inutilisables à mon retour.

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Samedi 1er septembre 2007 - Le congrès Nippon

J'aurais aimé faire un deuxième petit saut à Tokyo, cette fois au Musée Edo Fukagawa. Cet endroit présente des reconstructions très réalistes d'anciens édifices japonais, pour montrer à la génération actuelle comment vivaient leurs arrière-grands-parents. Mais après la journée d'hier j'étais fourbu, et je me suis plutôt concentré sur le congrès. De même, je remettrai à plus tard la visite de la rue Kappabashi, où l'on fabrique ces fameuses reproductions criantes de vérité de plats cuisinés qui ornent la devanture de nombreux établissements japonais, les sanparu (du mot anglais "sample"). Même de très près, il n'y a pas moyen de faire la différence pour certaines d'entre elles.

J'ai donc décidé de profiter tranquillement du congrès qui est l'excuse officielle de mon voyage.  Le style en est vraiment différent des versions nord-américaines. On voit bien que, pour la première fois en dehors des Etats-Unis pour cet évènement, les gens de la place ont le dessus.

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Dimanche 2 septembre 2007 - Encore Nippon

Je suis resté à Yokohama aujourd'hui, pour profiter encore du congrès et visiter quelques attractions locales. Je suis assez reposé pour retourner à Tokyo, mais il y a des choses à l'horaire aujourd'hui que je ne veux pas manquer.

Je suis monté à l'observatoire du Landmark Tower d'où l'on peut, paraît-il, voir le Mont Fuji par beau temps. C'était hélas un peu brumeux et on ne voyait qu'une très vague silhouette.

Un des évènements auxquels je voulais assister était l'annonce officielle de la ville où le Congrès Mondial de Science Fiction sera tenu en 2009, Montréal étant un des choix en lice. Nous avons gagné! Notre ville l'a remporté sur l'autre candidat, Kansas City, par une marge très confortable. Je n'aurai pas loin à aller pour assister à ce congrès là!

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C'est aujourd'hui que la Mascarade s'est tenue. Toujours un des évènement les plus courus du congrès, et nous attendions tous le coeur battant de voir les costumes des participants japonais. Nous avons hélas été un peu déçus. Il y avait bien quelques costumes intéressants, mais la plupart des présentations étaient très moyennes.

Pour terminer la journée en beauté, je me suis payé une petite croisière-buffet dans le port de Yokohama, organisée dans le cadre du congrès Nippon. La ville est vraiment spectaculaire la nuit vue du milieu de la baie.

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Lundi 3 septembre 2007 - Le musée Ghibli

Dernière journée du congrès Nippon qui, somme toute, a été un grand succès. Tout de suite après la cérémonie de clôture, quelques fans et moi-même sommes partis en excursion pour le Musée Ghibli, consacré aux oeuvres de Hayao Miyazaki, un célèbre producteur de films d'animation. Comme c'est assez loin, il a fallu partir tôt. C'est un endroit très ludique, avec une architecture assez fantaisiste, même si l'on n'est pas familier avec le genre.

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Nous sommes revenus en soirée et, pour bien finir la journée, nous nous avons jeté notre dévolu sur une petite fondue mongole à quatre services.  Très intéressante, surtout parce le serveur ne parlait pas du tout anglais… C'était un peu aventureux de notre part, mais en fin de compte ce fut un plantureux festin.

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Restaurant Yamato

 

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Parmi les autres attractions intéressantes de Yokohama que je n'ai pas eu le temps de visiter citons, en vrac, un zoo, un musée de la soie, un musée de poupées, un musée de jouets en fer-blanc et un musée des chats. Il y a aussi un beau navire de croisière des années '30s, le Hikawa-Maru, mais il est présentement en rénovation et n'ouvrira au public à nouveau que l'an prochain.

On trouve également dans cette ville le plus grand quartier chinois du Japon, une distinction qui fait souvent sourire les étrangers. Au premier coup d'œil, il semble presque entièrement composé de restaurants, et c'est un endroit populaire pour manger.


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Mardi 4 septembre 2007 - DisneySea

D'accord, Disney n'est pas la première personne qui vienne à l'esprit quand on pense au Japon. Mais les Japonais, par contre, l'adorent. Ils aiment beaucoup les parcs thématiques, et ceux de Disney ici sont les plus visités au monde.

Alors qu'il y a des Magic Kingdoms en Californie, en Floride et en France, DisneySea n'existe qu'au Japon. C'est d'ailleurs pourquoi j'ai décidé de l'inclure dans mon itinéraire.

Le thème de ce parc en particulier est la mer. Comme toutes les attractions Disney, c'est propre, de bon goût et avec une grande attention apportée aux détails. C'est aussi très plaisant et je ne regrette pas le moins du monde d'y avoir consacré une journée complète.

Le site est divisé en différents "ports" de plusieurs coins du monde, incluant la Méditerranée, l'Arabie et les fascinants et lointains Etats-Unis. J'ai particulièrement aimé le Port des Découvertes et l'Ile Mystérieuse, inspirée de Jules Verne. Le Lagon de la Sirène est vraiment féerique la nuit.

La plupart des écriteaux sont en alphabet latin, avec des lignes plus petites en caractères japonais en dessous. Non pas pour la commodité des visiteurs étrangers, mais pour le plaisir des touristes japonais, qui trouvent cette écriture exotique. Les commentaires parlés et les chansons, par contre, sont en japonais, ce qui, au fond, n'est pas plus ridicule que l'anglais dans les "ports" inspirés de l'Italie et du Moyen-Orient.

J'ai eu vraiment beaucoup de chance : ce fut la journée la plus ensoleillée depuis mon arrivée, ce qui m'a permis de prendre des photos superbes. J'en ai même pris un petit coup de soleil!

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Mon hôtel était assez amusant. La chambre est prévue pour deux personnes, mais elle n'était pas beaucoup plus grande que celle que j'avais à Yokohama.  Elle est décorée comme la cabine d'un navire, ce qui est un style très approprié. Même les couloirs ressemblent aux coursives d'un bateau. Il y a aussi des vestes de sauvetage accrochées au mur, ce qui est sans doute pratique en cas de raz-de-marée.  Les avirons, eux, sont "Made in Canada".

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Mercredi 5 septembre 2007 - En Shinkansen vers Kyoto

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Le fameux train rapide Shinkansen est vraiment à la hauteur de sa réputation. Il file comme le vent, est très confortable et d'une ponctualité irréprochable. Le nom, que je croyais poétique, ne veut pas dire quelque chose comme "flèche d'argent" ou "étalon véloce", mais plus prosaïquement "nouvelle voie ferrée".

Le modèle N-700 n'est en service que depuis deux mois sur cette ligne et il sent encore le neuf! Le paysage est très pittoresque, et passe même relativement près du Mont Fuji. Il n'y a pas de wagon restaurant sur ce train; on y vend des bentos (boîtes-repas) mais on m'a prévenu qu'ils n'étaient pas bien garnis et j'ai préféré en acheter un à la gare. Par contre, le vin blanc disponible sur le train n'est pas mal du tout.

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J'ai résolu le problème du manque d'espace de rangement pour les bagages en faisant expédier ma valise directement de mon hôtel de Yokohama à celui de Kyoto, ne gardant que le nécessaire pour passer la journée dans mon sac à dos. Je n'ai donc pas eu à la trimbaler dans les petits escaliers des gares japonaises. Cela se fait couramment ici, et le service Takuhaibin, comme il s'appelle, est réputé rapide, efficace et fiable. Ma valise m'attendais bien sagement à l'arrivée et cela ne m'a coûté qu'une douzaine de dollars.

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Je suis arrivé à l'heure, avec suffisamment de temps pour prendre avantage de ma réservation pour visiter le Palais Impérial. Bien que l'Empereur habite maintenant à Tokyo, le Gosho de Kyoto fait toujours partie de ses résidences officielles et il faut obtenir la permission d'avance. Les différents édifices ne sont pas particulièrement vieux d'après les normes japonaises car ils ont brûlé plusieurs fois au cours des siècles. La version actuelle date seulement de 1855 et on ne peut en visiter l'intérieur. C'est un bel endroit, mais j'aurais préféré visiter le Palais Nijo ou la Villa Katsura, qui sont beaucoup plus anciens et plus typiquement japonais.

Ces deux endroits sont malheureusement très populaires et il n'y avait plus de place quand j'ai essayé de réserver il y a deux mois. Tant pis, cela me fera quelque chose de nouveau à voir lors de mon prochain voyage.

Mon hôtel ici est dur à battre en ce qui concerne la situation. Construit il y a une trentaine d'années, le Kyoto Tower est un brin quétaine d'après les goûts actuels, mais il n'est qu'à une minute de la gare et au milieu de tout.

Tous les services sont à deux pas, je peux facilement marcher jusqu'à plusieurs des endroits que je veux visiter et la plupart des autobus en partent. Cerise sur le gâteau : je n'ai même pas besoin de sortir pour prendre le métro.

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Bien sûr, la chambre est de la taille de ma salle bain à la maison, mais je commence à m'y habituer. De toute façon je serais cinglé d'y passer beaucoup de temps avec tant de choses fabuleuses à voir dehors.

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Kyoto était la capitale du Japon avant qu'elle ne perde cette distinction au profit de Tokyo en 1868. C'est aujourd'hui une ville moderne, mais elle a conservé de nombreux coins charmants, parfois en des endroits surprenants. Cela fait une curieuse impression de voir un temple millénaire à l'ombre d'un gratte-ciel de verre et d'acier.

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Jeudi 6 septembre 2007 - Nara

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Ce matin, j'ai été visiter le Sanjusangendo aux Mille et Un Kannons. Ce n'est pas un musée de la guerre, mais un temple dédié à la déesse de la miséricorde, une des divinités les plus populaires du panthéon bouddhiste par ici.

Il y a une grande statue de Kannon et mille plus petites, et ça vaut le coup d'oeil. Détail intéressant, le sexe de Kannon est sujet à débats, et certaines de ses statues ont une moustache.

J'ai consacré l'après-midi et la soirée à un voyage jusqu'à la ville voisine de Nara, qui fut la première capitale du Japon entre 710 et 784. L'endroit s'est quelque peu modernisé depuis, mais conserve plusieurs sites d'intérêt. Le tour guidé que j'ai pris en couvrait trois en particulier.

Le temple Todaiji la réputation d'être le plus vaste édifice en bois au monde. Il protège une très spectaculaire statue de Bouddha en bronze et plusieurs autres en bois. On ne peut que sourire devant l'ironie de la nécessité de poser des grillages devant les statues des féroces esprits gardiens à l'entrée, pour les protéger des touristes et des pigeons!

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Le Parc de Nara est le domaine de plus de mille daims qu'on dit être les messagers des dieux. Protégés depuis des siècles, ils n'ont absolument aucune peur des humains. Ils sont même plutôt effrontés, n'hésitant pas à pousser les gens du museau pour avoir de la nourriture et ils essaient de fouiller dans vos poches si ils pensent que vous en avez.

Le sanctuaire Shinto de Kasuga est fameux pour sa collection de plus de trois mille lanternes antiques de bronze et de pierre. On les allume deux fois par an, et ce doit être un spectacle de toute beauté.  Il tombait une pluie légère et intermittente, mais par chance cet endroit est plein de vieux arbres moussus et n'est pas sans un certain charme par temps couvert.

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Il y a encore plusieurs autres choses intéressantes à voir dans cette ville, mais elles devront attendre un retour éventuel. Un jour, j'espère…

Il semblerait que je jouisse d'une veine de pendu en ce qui concerne la température.   De retour à l'hôtel, j'ai appris que la pluie légère de Nara est un effet limitrophe d'un petit typhon qui s'abat présentement en plein sur Tokyo.  Il y des inondations et les transports publics sont suspendus!  A deux jours près, je le recevais en pleine figure.  J'ai bien fait de m'incliner devant la statue de la déesse de la miséricorde!


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Vendredi 7 septembre 2007 - Une nuit au ryokan

J'ai commencé la journée avec visite au Kinkakuji (Pavillon d'Or), un temple Zen qui est recouvert de feuilles d'or véritable. J'ai enchaîné par une promenade au travers du très respectable Quartier des Plaisirs de Gyon et une montée au Kiyomizudera (Temple de l'Eau Pure), d'où l'on a une vue superbe sur la ville.

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Cette dernière ascension fut particulièrement héroïque, car le temple est assez haut placé et il faisait très chaud. Cela me vaudra certainement la sainteté bouddhique, et si on me refuse l'entrée du Paradis, je crois que j'aurai mes chances au Nirvana.   J'étais tellement fatigué que j'en ai laissé tomber la visite du Pavillon d'Argent (qui n'est pas vraiment, lui, recouvert d'argent) et du Chemin de la Philosophie, une belle promenade qui longe un canal.

Une des raisons pour lesquelles il y a tellement de temples ici est qu'il y a deux religions principales au Japon : le Shintoïsme et le Bouddhisme, et le Bouddhisme est divisé en une multitude de sectes plus ou moins ésotériques. Tout ce beau monde cohabite généralement en parfaite harmonie, et il n'est pas rare d'avoir deux autels dédiés à des cultes différents à la maison. La religion Shinto comporte huit millions de dieux, et c'est une bonne chose qu'il ne soit pas considéré nécessaire de tous les nommer dans ses prières du soir.

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Je ne me serais jamais pardonné d'avoir visité le Japon sans avoir au moins essayé de goûter à la vraie culture japonaise. Avec le Yachiyo, je crois bien avoir réussis, à tous les niveaux. Située dans le faubourg de Higashiyama ("Monts de l'Est") de Kyoto, cette auberge traditionnelle offre toutes ces choses que l'on voit dans les films ou dont on lit la description dans les livres et dont on se demande si elles sont vraies ou pas.

Jardin zen, enlèvement des souliers à l'entrée, portes coulissantes décorées, nattes en paille de riz tressée sur le sol, alcôve tokonoma avec son vase et rouleau calligraphié, lanternes de papier, une table basse au centre de la pièce et une chaise sans pattes comme seuls ameublements, futon que l'on sort de son placard le soir pour dormir, savon aux herbes parfumées, tout y était! (Le téléphone, cependant, jurait un peu avec le décor...)

Je crois même avoir surpris du coin de l'oeil un ninja dissimulé derrière la grande lanterne dans le jardin. J'avais toutefois demandé ma propre salle de bain, ne me sentant pas assez aventureux pour aller au bain commun traditionnel.

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C'est également la plus grande chambre que j'ai vue dans tout mon voyage. Elle fait un luxueux 10 tatamis, une mesure locale basée sur la dimension des nattes, qui ont 190 par 95 cm dans cette région (les tatamis de Tokyo sont plus petits). L'absence à peu près complète de meubles fait également paraître la pièce encore plus grande.

Et le service! Les ryokans sont généralement de petits établissements familiaux, et les invités sont dorlotés comme pas possible. Le prix incluait non seulement le petit déjeuner, mais aussi un très somptueux souper kaiseki classique, qui consiste en une succession apparemment sans fin de petits plats de deux ou trois bouchées, servis avec style dans ma chambre par une très digne dame en kimono.

Autrefois, l'étiquette Japonaise exigeait que l'on ne laisse absolument rien dans l'assiette, même si cela signifiait que l'on devait cacher les parties non comestibles dans ses manches. De nos jours, on ne s'attend plus à ce que vous alliez si loin, mais il est quand même considéré impoli de ne pas manger tout ce qu'on vous sert. Je suis le premier à admettre que j'ai un bon coup de fourchette (de baguettes?), mais il y avait tellement de plats que j'ai dû me forcer un peu pour finir. Ah, ce qu'on ne ferait pas pour préserver la paix internationale...


doyobi, ni sen shichi, ku gatsu, yoka

Samedi 8 septembre 2007 - Retour au bercail

*SOUPIR* Les meilleures choses ont une fin, et je suis rentré à la maison aujourd'hui.

Après le petit déjeuner traditionnel de tofu bouilli (ne faites pas cette tête-là, c'était délicieux), j'ai pris le métro et me suis rendu à l'hôtel Kyoto Tower, qui avait aimablement consenti à garder ma valise pour moi. Avec tous les souvenirs que j'ai achetés, elle commençait à être lourde et je suis content qu'elle soit équipée de roulettes.

Si j'avais voulu acquérir quelque chose à la dernière minute, j'aurais pu le faire sur place. On s'attend d'un voyageur Nippon qu'il rapporte de petits cadeaux à sa famille et ses collègues pour se faire pardonner son absence, et les gares sont toutes équipées de kiosques remplis d'objets venant de toutes les parties du Japon pour ceux qui auraient oublié ou préfèrent ne pas s'encombrer. On dit même que certains dissimulent ainsi leurs amours coupables, rapportant des souvenirs de l'autre bout du pays alors qu'en fait ils ne sont allés que de l'autre côté de la ville (je vous le jure, je suis VRAIMENT allé au Japon!).

Pour le retour, j'ai décidé de prendre la voiture verte, ou Première Classe, du Shinkansen. En partie parce que je voulais terminer mon voyage en grand, mais aussi pour être certain d'avoir de la place pour caser ma valise, que je ne pouvais cette fois expédier d'avance de façon pratique. La différence dans le confort n'est pas énorme, mais elle est quand même là. Une décoration plus soignée, des sièges plus grands et moelleux, et des ventilateurs qui vous massent les mollets avec des jets d'air.

Japan Rail a un très bon site Web, avec un excellent calculateur de trajet qui vous donne l'itinéraire le plus pratique entre n'importe quelles stations de l'archipel, fournissant des informations détaillées sur les horaires, les prix et points de transfert. J'en ai fait bon usage et suis arrivé à l'aéroport avec une marge de sécurité confortable. Les retards sont d'ailleurs extrêmement rares avec le Shinkansen, et il faut au moins un tremblement de terre ou un typhon pour que le train n'arrive pas pile à l'heure. En fait, ils ont tellement confiance dans l'exactitude de leurs horaires qu'ils prévoient des temps de correspondance qui sembleraient dangereusement serrés à la plupart des Nord-Américains.

Il faut dire que j'ai eu une certaine satisfaction à réaliser que j'ai navigué au milieu de Tokyo Station avec plus de facilité que beaucoup de Japonais que j'ai aperçu et qui, venant probablement d'autres villes en province, semblaient totalement perdus!

Alors que le temps semblait suspendu lors du voyage en avion pour venir, il passe deux fois plus vite dans la direction inverse au retour, mais à l'envers, à moins que ce ne soit le contraire. En tout cas, c'est dur sur le système et je n'aurai pas trop de toute la journée de demain pour me remettre un peu avant de retourner au travail.

En fin de compte, ce fut un voyage mémorable et j'espère bien que je pourrai retourner dans ce pays pendant que je suis encore capable de l'apprécier à sa juste valeur. Attendez-vous à ce que j'en parle souvent et pour longtemps.

Sylvain St-Pierre

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