Journal pour rien dire

" Pour ses vertus soit bienveillant;

Pour ses défauts, un peu aveugle. " ( M.Prior )

30-9-1999

Tout a commencé par une question:« Est-ce que tu as déja pris des drogues genre speed, acide?»

On vient de s'installer pour le retour à la maison et tout de go elle m'arrive avec ça, comme si elle l'avait planifiée.

« Ben!» que je lui réponds « les seules expériences dont je peux parler avec les drogues c'est avec du pot, il y a quelques d'années à quelques occasions avec ma blonde à l'époque. Et puisque j'étais incapable d'inhaler correctement c'est en shot-gun qu'on le faisait. Et ce dont je me rappelle aussi c'est que ça me rendait pas mal plus volubile.»...« Mais, c'est par curiosité que tu me demandes ça? »

Elle me fait "oui" et à partir de ce moment elle me raconte ses propres expériences. Trips d'acide, de speed, d'ectasy...

Avec forces détails sur la manière dont elle s'y prends pour garder le contrôle tout en s'amusant, que ce soit à une dance, en rave ou en party privé. Ce qu'elle aime ou aime pas, dans certaines situations données, par exemple à des raves elle a horreur de se faire aborder pour des massages, ce qu'elle appelle "se faire taponner."

Moi je saisis l'occasion pour lui poser des questions que je n'aurais jamais osé poser à quiconque : comment sous quelle forme se présente l'ectasy ou le speed, les prix, la durée moyenne d'un buzz typique, «tout dépends de celui qui le prends,combien il en prends,etc...», ses préférences à elle et ce qu'elle en retire. Elle n'a pas semblé être dérangée par mes questions, au contraire, elle y répondait avec candeur. J'apprends le terme de "buvard" et sa description me fait sourire «Manger du papier imbibé, tiens! tiens!»

À certaines occasions les effets de la dope prise un vendredi soir se manifestaient encore au boulot le lendemain. Je n'ai pas porté de jugements et ne veux pas en avoir l'air mais je trouve tout cela triste dans un certain sens. Non pas qu'elle est en train de gâcher sa jeunesse, elle me semble assez à l'aise avec une consommation qu'elle dose très bien, à ses yeux mais j'y vois plutôt un symptôme d'un mal de vivre intérieur. Mais bon! je dis ça en ayant conscience que je suis peut-être "dans le champs". Que si elle a besoin de moyens artificiels pour atteindre un certain degré d'amusement, de "fun noir", moi j'en connais d'autres qui, sans avoir l'instantanéité des drogues ni leur concentration dans le temps, ont des effets peut-être encore plus bénifiques sur le long terme. Mais ce soir n'était pas le moment de lui en parler.

D'ailleurs le «On s'en reparlera!» qu'elle me fait en quittant la voiture car nous étions arrivés à destination, me laisse présager une suite intéressante.

J'ai eu comme l'impression qu'elle voulait me faire entrer encore plus dans son intimité. Mais c'est peut-être mon imagination qui me fait dire ça...