Journal pour rien dire

" Je ne crois point, au sens philosophique du terme, à la liberté de l'homme. Chacun agit non seulement sous une contrainte extérieure, mais aussi d'après une nécessité intérieure. " ( A. Einstein )

3-4-2000

Commencer par quoi? Par l'évidence même? Qu'il se trouve des gens qui se croient nés sous une mauvaise étoile et gaspillent une partie de leur vie à subir jusqu'à ce que leur viennent le courage de faire table rase du passé. D'autres par contre semblent à l'aise dans l'adversité.

Que penser alors de la théorie qui dit que c'est le milieu qui forge les caractères et non le bagage génétique? J'en veux pour exemple H. qui a vécue toute sa vie dans un quartier défavorisé prise avec une mère junkie et un père pas toujours présent. Des conflits en veux-tu, en v'là toujours suivis de réconciliations fragiles.

Eh! On peut choisir ses amis mais pas sa famille.

Sa soeur cadette étant malade depuis Janvier mais n'osant pas, par paresse, prendre rendez-vous chez le médecin, c'est H. qui doit l'y amener de force. Constat: Possible tuberculose. Admission d'urgence à l'hôpital où on lui découvre en bonus un virus, inconnu, qui se balade dans son système.

C'est le moment que choisit sa mère, qui les accompagnait, pour péter les plombs. Crise d'hystérie pendant laquelle elle prends possession du carosse où se trouve sa petite fille, part en courant à travers les corridors, bousculant tout le monde, du même coup faisant peur à la petite tout en criant que c'est la sienne, poursuivie par H. essayant de la raisonner, rattrapée par 4 gaillards de la sécurité qui croient que c'est une folle qui kidnappe l'enfant d'H. Dès qu'elle a rejoint sa mère, elle réussit tant bien que mal à persuader la sécurité que " ça va aller maintenant ". Pour H. ceci n'est qu'une occasion de plus pour se prouver qu'elle doit mettre de la distance entre elle et sa famille mais elle se retient bien de la faire car elle a à coeur le bien-être de sa nièce qu'elle voit comme une innocente victime des circonstances.

Quand elle a eu sous les yeux depuis la tendre enfance des scènes de violences verbales ou physiques, avoir vécue dans des familles d'acceuil ayant une définition par trop libertine de la morale, avoir à se plier aux contraintes religieuses qu'imposaient les différents chums de sa mère et pire que tout, à mon sens, avoir eue à décrocher in extremis en deux occasions différentes, mère et soeur qui tentaient de se suicider alors là je me dis que si elle réussit tant bien que mal à fonctionner "normalement" c'est qu'elle y met des efforts et un courage sans pareil, au prix d'une santé défaillante.

Elle aurait grandement besoin de se détacher définitivement de tout ça. Le bon sens me dit qu'il faut qu'elle sorte de ce milieu. Et une fois cette décision prise il faudra aussi que le milieu sorte d'elle ce qui est plus facile à dire qu'à faire. J'aimerais faire ma part si elle décide d'un changement de cap mais pour l'instant elle est toute concentrée à l'idée d'un déménagement avec son chum.