Journal pour rien dire

" Déjà plus d'une feuille sèche

Parsème les gazons jaunis;

Soir et matin, la brise est fraîche,

Hélas! les beaux jours sont finis! "

( T. Gauthier )

19-10-1999

Encore une fois le gérant de l'entrepôt qui s'énerve au sujet de plaintes de clients qui reçoivent de la marchandise qui ne leur appartiennent pas. Évidemment le premier appelé est l'expéditeur en l'occurence moi. Après lui avoir expliqué pour la enième fois la procédure que j'utilise (à faire les mêmes opérations des centaines de fois par jour on en vient à savoir ce que l'on fait les yeux fermés) il sort du bureau en sacrant:

« Mais c'est qui t*** qui a emboité ça ? »

Pas mal soupe-au-lait comme réaction mais c'est typique de sa part.

Et qui va-t-il trouver ainsi muni d'une bombe à retardement? H. bien sûr puisque c'est elle en charge de l'emboîtage. De retour avec elle dans le bureau d'où je ne suis pas sorti commence alors un décorticage des gestes probables qui ont pu amener au mélange des commandes. Lesdits gestes posés par une des aides d'H. De l'inattention surtout mais comme H. ne peut pas être tout le temps à contre-vérifier le travail des autres il est normal, à mon avis, qu'il se glisse ce genre d'erreur.

La réaction inadéquate du gérant ( T*** ) me prouve encore une fois qu'il ne se rend pas compte que la vitesse à laquelle nous sommes astreint à travailler est grandement responsable de ce type d'erreurs et que plus l'on est surchargés plus ça se reproduira.

Pourquoi cela ne pouvait être mon erreur? Une fois une commande prête et que des bouquins ont été mis en trop dans l'envoi je n'ai pas à me préoccuper de ce qu'il y a été mis. Je scan et appose l'étiquette auto-collante. Suivant!!

Ça prends un libraire honnête ( oui! oui! ça existe ) qui nous contacte pour nous avertir du fait. Comme de bien entendu pour un libraire qui se plaint de recevoir des livres en trop il y en a au moins un qui se plaint du contraire. C'est à nous de faire les recoupements et de faire ce qui est approprié dans le cas où l'on est fautif.

Ceci dit.( fini de parler " shop " )

Pendant le trajet du retour je lui fais remarquer qu'elle voyait sûrement les intentions du nouveau qui est venu s'installer à sa table.

- « Ouais! Il a le droit de me parler mais qu'il s'avise pas d'en vouloir plus tsé! Yé fin mais qu'il m'achale pas quand je veux lire. »

- « Tu sais bien qu'il y a des manières subtiles qu'un gars peut prendre pour en vouloir plus. »

- « Ouin! Je sais. J'en connait des manières d'hypocrites. »

Je n'ai pas senti cette phrase comme s'adressant à moi. Faut quand même pas trop paranoyer.

Elle me fait remarquer les couleurs qu'on prises les feuilles et comme c'est beau.

- « C'est joli oui mais pour moi c'est de voir les différents tons que peuvent prendre les feuilles sur les arbres de ma rue. Par exemple les feuilles de l'érable devant chez moi virent au jaune avant de tomber tandis que ceux du voisin d'en face se parent d'une couleur pourpre. »

- « Où tu en est rendu dans ton ménage de la chambre? »

- « Ça va assez rondement. Mais je n'ai pas terminé, il y d'énormes coffres à foutre aux vidanges. Je suis même étonné de ce que peut gober une benne à ordure surtout après avoir mis de très gros morceaux la dernière fois. J'ai aussi du linge à me débarrasser et qui m'a l'air de n'avoir jamais été porté.

- « Je pourrais te donner l'adresse de la Saint Vincent de Paul de ton quartier. Il se trouve que les parents de mon ami y sont bénévoles. »

- « D'ac! »

Arrivé à destination elle me fait « Bonne nuit là! »

Tiens! ça fait changement du « Bonne soirée » habituel.